AMÉDÉE CARRIAT
BIOGRAPHIE
AMÉDÉE CARRIAT (1922-2004)
(Ceury, Le Grand Bourg, Creuse, 30 mars 1922 - Paris, 10 janvier 2004)
À la fois à l’origine de la naissance de l’association Les Amis de Tristan L’Hermite et initiateur de la diffusion de l’œuvre de Tristan dans le monde , Amédée Carriat était aussi un bibliophile et un érudit, passionné notamment par l’univers culturel de sa terre natale qu’il partageait avec Tristan, le Limousin. Ceux qui l’ont bien connu s’accordent pour louer, en même temps que son savoir, sa convivialité, sa simplicité et sa modestie. On pourra lire leurs éloges dans le numéro XXV des Cahiers (2003) qui lui était précisément dédié. On lira aussi le cahier spécial qui lui a été consacré (p. 5-41) dans le tome cinquantième (2005) des Mémoires de la Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse, société dont Amédée Carriat assuma la présidence de 1979 à 1986, et Mémoires dans lesquels il a laissé d’innombrables articles témoins de ses curiosités encyclopédiques.
Issu d’une famille paysanne, il appartient à l’ultime promotion de l’école normale d’instituteurs de Guéret avant la suppression de ces écoles par le régime de Vichy (1939). Astreint au STO dans les Sudètes (1943-1945), il entame sa carrière d’enseignant dès son retour dans la Creuse (qu’il poursuivra à partir de 1951 – après son mariage avec Jeanne Sévry - à Paris). Mais c’est aussi en 1946 qu’il fait son « entrée en littérature ». En même temps qu’il entame une collaboration intense , et qu’il n’abandonnera jamais, avec les publications périodiques, journaux, revues, mémoires, etc.., il est le premier lauréat du Prix Maurice Rollinat (1946) pour un recueil encore manuscrit de vers écrits pour l’essentiel pendant son exil en Allemagne, Compagnie des Ombres, publié sous ce titre en 1948 par les Presses du Massif central. En 1947, il publie un recueil de poèmes en langue d’oc, Chamis de mon cor (Chemins de mon cœur), recueil couronné par l’Académie des Jeux Floraux. Mais c’est surtout à l’œuvre des autres qu’A. Carriat va désormais consacrer l’essentiel de son activité inlassable et généreuse.
C’est ainsi qu’entre 1964 et 1976 il édifie tout seul un monument impressionnant de savoir et d’érudition : les huit fascicules de son Dictionnaire bio-bibliographique des auteurs du pays creusois [aujourd’hui également accessible en CD rom], ouvrage qui lui vaut, dès 1967, le Prix Jean-Guitton.
POUR TRISTAN :
1955 : A. Carriat publie chez l’éditeur René Rougerie (Mortemart) l’ étude fondatrice : Tristan ou l’éloge d’un poète, aussitôt suivie d’une Bibliographie des Œuvres de Tristan L’Hermite.
1960 :chez le même éditeur, Tristan L’Hermite. Choix de pages, présentées et annotées. [une anthologie abondante – plus de250 p. – englobant toute l’œuvre de Tristan : poésie, théâtre, prose].
1979 : A. Carriat est l’initiateur de la Société des Amis de Tristan L’Hermite, dont les adhérents se recrutent dès l’origine dans le monde entier, et qui assure depuis cette date la publication annuelle des Cahiers Tristan L’Hermite. A. Carriat sera secrétaire de la société jusqu’en 2003 ;
1984, 1994, 2001 : trois journées d’étude et de festivités se déroulent à Janaillat (Creuse) –le pays natal de Tristan -, consacrant à la fois le rayonnement international de Tristan et son retour glorieux en terre creusoise. C’est Amédée Carriat qui en est le principal organisateur.
2001 : le quatrième centenaire de la naissance de Tristan donne lieu à diverses manifestations à Paris, dans la Creuse et à Limoges. A. Carriat est bien sûr partie prenante, et en particulier co-organisateur avec Isabelle de Conihout de la mémorable exposition Tristan L’Hermite ou le Page disgracié qui s’est tenue à la Bibliothèque Mazarine du 6 avril au 29 juin.
1999 – 2002 : publication des Œuvres complètes de Tristan en 5 volumes chez Champion. La société des Amis de Tristan s’est investie complètement, et notamment A. Carriat, auteur de deux contributions importantes : « La fortune de Tristan », t. I, p. 39-50, et édition des « Vers épars », t. III, p. 585-691.